Il y avait longtemps que la lecture d’un titre de la littérature française m’avait attiré mais en janvier dernier, j’ai profité d’un partenariat avec les éditions Julliard pour découvrir Trois amours de ma jeunesse, de Danièle Saint-Bois. Avec ce livre, j’espérais ressentir une certaine émotion et celle-ci n’a pas tardé avec ce coup de fil décrit dès les premières lignes qui dévoile à la narratrice que Mia, le visage de l’un de ses premiers amours n’est plus. La narratrice mais aussi l’écrivaine oui, parce que si le terme « roman » apparaît sur la couverture, le livre se devine finalement comme une autobiographie, ou même une auto-fiction. Un détail qui n’a pas affecté la douceur de cette sorte d’éducation sentimentale qui fait parfois sourire, parfois serrer le cœur avec l’introduction du lecteur dans la mémoire de Danièle Saint-Bois. Une irruption dans les années soixante-dix qui découle du décès de l’une des femmes qui lui ont appris à aimer une autre femme et qui amène à la pensée de chacune d’elles : Mia, Frankie ou Linda. Et il y a une certaine lourdeur avec la brutalité de la plume de quelqu’un qui plonge dans sa mémoire où les incompréhensions, les oublis ainsi que l’obscurité de quelques faits sont un peu trop présents. La sincérité est pure avec cette écriture atypique à la manière de « J’écris comme je respire », même si elle peut être aussi déroutante. Loin du coup de coeur, ce n’est pas une déception pour ma part avec la lecture de ses cent quatre-vingt pages d’un trait – ce qui confie pour moi une pointe d’émotion délicate à découvrir ce récit autobiographique au fond intéressant et à la forme troublante.

Trois amours de ma jeunesse, de Danièle Saint-Bois
Ce que nous avons été l’une pour l’autre. Si c’était de l’amour, cette histoire. Il n’y a en moi que des instants brisés, coupants comme des bouts de verre, lumineux comme le souvenir de ma minijupe jaune, doux comme sa bouche douce, tendres comme sa bouche tendre.